Quand je serai grand, je serais … designer graphique ?

J’ai envie de recommencer à écrire.

Recommencer est peut-être un bien grand mot puisque je n’ai jamais vraiment commencé à écrire de cette manière, mais avant de manier les images et les symboles comme je le fais aujourd’hui, je prenais plus jeune un certain plaisir à manier les mots.

Finaliser aujourd’hui tous mes plus récents projets créatifs et le nouveau site qui va les abriter m’a amené (logiquement, mais à ma grande surprise) à réfléchir à une question toute bête :

Pourquoi ?

Pourquoi tu fais ce que tu fais ? Pourquoi tu aimes faire ça ? D’où ça te vient ?

Et c’est exactement ce à quoi je vais répondre dans ce post un peu particulier et assez personnel.

Vous allez même découvrir pourquoi j’ai eu envie d’écrire à propos de cela et de tous les autres sujets qui peupleront à terme cette rubrique portant le nom de « PENSÉES ».

Comme tous les enfants nés dans les années 90, j’ai eu ma période dinosaures.
Mais du plus loin que je me souvienne ma première vraie passion était l’Égypte Antique, avec ses pyramides et ses pharaons dans leurs sarcophages plaqués or.
Non seulement c’est elle qui est à l’origine de ma fascination pour toutes les mythologies du monde, mais ce qui me plaisait le plus c’était tous ces petits dessins qui recouvraient les murs : les égyptiens n’écrivaient pas avec des lettres mais avec des images et des symboles. Bien entendu, je ne connaissais absolument pas les concepts d’idéogrammes et de phonogrammes donc je ne saisissais pas du tout comment des gens avaient eu l’idée d’inventer quelque chose comme ça, et comment ils pouvaient le lire et le comprendre.
Autant vous dire que quand j’ai appris qui était Champollion et ce qu’il avait fait, j’avais de suite trouvé mon idole et ce que je voulais faire plus tard. Oui, du haut de mes 9 ans j’avais donc décidé que je serais égyptologue, parce que c’était le meilleur métier du monde et que moi aussi je voulais parler avec des symboles trop cools que seuls les gens qui aimaient l’Égypte autant que moi pouvaient comprendre.

Entre temps (en tant que lecteur occasionnel de fiction à l’époque), j’avais mis la main sur le Da Vinci Code et Anges & Démons de Dan Brown, les avais dévorés et avais vite oublié les hiéroglyphes au profit des symboles secrets et cachés dans les œuvres d’art.

C’est un peu plus tard au collège qu’est apparu ce dont je parlais au début de ce post.
Tout bêtement, j’aimais profondément les devoirs d’expression écrite où il fallait inventer quelque chose, que ce soit une histoire, une lettre ou un poème, lui donner du sens et un message. Je n’étais pas forcement très bon dans ce genre d’exercices, mais je prenais beaucoup de plaisir dans ces créations et c’est là que j’ai compris que j’avais un penchant pour l’écriture. À ce moment là, je commençais tout doucement à réfléchir à un “vrai” métier pour mon avenir et je venais donc de trouver une piste de réflexion intéressante.

Avance rapide jusqu’au lycée, après le fameux stage de 3ème où j’ai passé une semaine à écrire des articles pour le site internet de la mairie.
Malgré les prémices de mon tout nouvel intérêt pour le cinéma, le métier de scénariste me semblait totalement inenvisageable et j’avais donc décidé de poursuivre ma route en visant celui de journaliste. Un choix appuyé par ma participation à la création du journal du lycée (qui ne vit d’ailleurs jamais le jour), notamment au niveau de la mise en page car m’étant alors très récemment familiarisé avec les logiciels Adobe, que tous mes amis de l’époque utilisaient dans des tas de projets créatifs personnels.

Vint alors le choix des études supérieures après le BAC.
Visant toujours le métier de journaliste, il me fallait trouver une licence dans les métiers de la communication avant de pouvoir concourir aux grandes écoles de journalisme. Comme par un coup du sort, l’université la plus proche de chez moi proposait une telle licence. Mais je ne réalisais pas que ce choix allait en réalité me faire totalement reconsidérer mon avenir professionnel, après les portes ouvertes de l’université et la présentation du diplôme, qui se trouvait être entièrement tourné vers la culture de l’Image.

Et c’est là que je découvrais pour la première fois les deux mots qui allaient devenir l’épicentre de mon futur monde professionnel : DESIGN GRAPHIQUE.
Un rapide tour à la FNAC la plus proche et je me procurais le premier d’une très longue lignée de livres sur le sujet :

Pour comprendre ce qu’est la communication visuelle, un designer graphique doit d’abord développer son « sens de la vue ».
Ceci s’apparente à l’apprentissage d’une nouvelle langue, dotée d’un alphabet, d’un vocabulaire et d’une syntaxe.

— Richard Poulin, Les Fondamentaux du Design Graphique, 2012.

Il existait donc de nos jours un domaine professionnel et un corps de métier où l’on utilise à travers notre propre créativité les mots, les images, les symboles, les couleurs, les formes et leur composition pour créer et transmettre des messages et les imbuer d’un sens profond.

À 18 ans, je venais donc de trouver ma voie.

Me voilà aujourd’hui, presque 6 ans plus tard, en train de revenir sur tout ça.
Cela fait un petit bout de temps maintenant qu’il n’est plus question pour moi de simplement maîtriser chaque aspect d’un logiciel, ou d’être attentif à la dernière tendance visuelle. Plus je découvre mes points forts et mes appétences professionnelles plus il me semble important, voire capital, de comprendre mon métier et ce qu’il doit accomplir dans notre société actuelle ; de ne pas oublier que design vient de designare : le dessin à dessein, l’idée et sa représentation.

Il se trouve que c’est surtout par la lecture d’essais et à travers les mots, notamment ceux de Michael Bierut et Steven Heller (79 Short Essays on Design, Now You See It, Graphic Design Rants and Raves) que j’arrive à approfondir cette compréhension.

Et c’est ce qui me pousse aujourd’hui à refaire travailler ce vieux muscle créatif qu’est l’écriture.

Pour m’aider à mieux organiser, parler et partager ce qui m’intrigue dans le monde, via ce singulier prisme de découverte qu’est le design.